PANAME SOUS AUTOMNE

L’automne, c’est le printemps de l’hiver à ce qu’il paraît. Le troisième âge de l’année solaire. Éclatante vieillesse. Étincelants souvenirs et mémoires vives qui s’envolent et frissonnent en tourbillonnant dans le courant d’une brise fraîche. C’est une invitation au doux et chaleureux repli dans nos coquilles, à goûter le calme et à apprécier le silence reposant de la terre.

C’est beau Paname. Mais c’est incessant. C’est un bourdonnement ininterrompu s’affairant dans la rousse atmosphère d’une saison qui annonce une fin. Paname, tes façades sont magnifiques mais tu m’écrases, tu me marches dessus et m’embarrasses. Ici les gens sont pressés et ils ont trop souvent oubliés le nom des arbres qui émergent de ton ciment.

Moi, je prends le temps, car sinon la vie n’a plus aucun sens. Je marche dans tes rues comme Souad Massi et je contemple les couleurs de l’Automne qui fusent et coulent le long de tes murs, allument tes avenues, inondent ton bitume et charrient mes pensées jusqu’à la belle Nature de mon bled adoré. Auray. Mon bled d’Auray. Mon bled doré dans les lumières d’Octobre. Mon bled lové entre terre et mer, au creux des champs ondulés.

Sous ce même ciel dont le jour s’évapore sous le couvercle plombé de la nuit, la passante que je suis se souvient de ses racines en perdant son regard dans les reflets étoilés de la Seine jouant avec les feuilles jaunies des peupliers.

Sous le ciel de Paname sous Automne.   

Gaëlle // GaL.B